Olivier Joux est l’inventeur du Mobivolt. À la frontière entre le gyropode et le tricycle, cet engin offre un moyen de locomotion stable et pouvant se pratiquer dans toutes les tenues. Il offre une belle autonomie de 40 à 45 km. Il rencontre un réel succès car sa prise en main est très rapide et il n’y a pas besoin de pédaler. Il a d’ailleurs été primé au concours Lépine. Il séduit aujourd’hui les particuliers et les collectivités en France et à l’étranger.

Comment vous-est venue l’idée de créer Mobivolt ?

Olivier Joux : L’idée de créer cet engin m’est venue il y a quelques années, lorsque j’étais à l’école bancaire à Lyon. Pour m’y rendre, je devais prendre le train, puis un bus tout le temps bondé ! Je faisais souvent le trajet en courant et qui plus est, en costume cravate, ce qui n’était pas pratique. C’est à ce moment que je me suis rendu compte qu’il manquait un moyen de locomotion pour pouvoir se déplacer dans une tenue citadine.

Comment a-t-il été conçu ?

Il y a eu 4 ans de développement, de mise au point et d’essais avant d’arriver au modèle que l’on commercialise aujourd’hui. J’ai commencé à concevoir les premiers prototypes avec de vieux modèles de vélo en provenance d’Emmaüs. Le premier modèle ne ressemblait pas du tout à celui qui existe aujourd’hui, bien que le principe de balancement était le même. Il est commercialisé sous la forme actuelle depuis un an et demi.

Quelles sont les particularités du modèle commercialisé aujourd’hui ?

La première, c’est que l’on peut l’utiliser dans toutes les tenues vestimentaires ! Il offre une parfaite stabilité à l’arrêt, ce qui n’est pas le cas d’un vélo. On se trouve à l’intérieur du véhicule et l’on a une véritable sensation de stabilité. Il offre un champ de vision périphérique important, car on est debout. Le véhicule absorbe toutes les déformations du terrain. Il faut entre 30 secondes et 2 minutes pour se familiariser avec l’engin.

Au niveau des accessoires, il y a la possibilité de clipser une grande sacoche de 16 litres. Il possède des phares électriques à l’avant et à l’arrière, il possède un antivol au niveau du châssis et il dispose d’un QR Code d’identification.

À qui s’adresse-t-il ?

Il n’y a pas de limite d’âge, hormis le fait qu’on ne peut pas le mettre aux mains d’un enfant de moins 12 ans, comme le stipule la législation. Notre doyen a 91 ans ! Il y a donc des particuliers, mais aussi beaucoup de professionnels, comme les gérants de campings qui souhaitent se déplacer en silence, les sociétés de gardiennage.

La distinction obtenue au concours Lépine a contribué à son succès ?

C’est une vraie reconnaissance de la part de professionnels que d’avoir obtenu une médaille d’or au concours Lépine. Cela permet de se dire que l’on est dans la bonne direction. Il y a eu également de bonnes retombées au niveau médiatique. Il y a des gens qui nous passent commande après en avoir entendu parler dans les médias.

Quels sont vos clients aujourd’hui ?

Nous avons un beau marché avec les villes de Cannes et de Nice qui effectuent la surveillance de leurs ports avec le Mobivolt. Nous travaillons avec des communautés de communes et des parcs de loisirs qui proposent des randonnées ou des locations. On travaille par exemple avec le parc du Neyrial, à Yssingeaux.

La patinoire de Lantriac vient d’accueillir une flotte de 6 véhicules qui seront utilisés sur le parcours de la Transcèvenole. Nous avons des clients au niveau national, mais également à l’étranger. Nous avons commercialisé quelques véhicules en Belgique mais aussi en Hongrie et en Russie. On a aussi un joli marché avec l’Australie.

Comment se le procurer ?

On peut passer commande sur notre site internet www.cyclodebout.fr . On peut également nous téléphoner.

Des projets ?

Nous avons des contacts avec Decathlon qui est intéressé par ce véhicule. Nous avons fait des tests sur un modèle évolutif qui intègre des gardes boue un peu plus longs et qui répond à toutes les contraintes de la législation en vigueur. Nous avons également fait essayer le véhicule à des enfants trisomiques qui n’ont pas de stabilité à vélo. Ces essais, qui ont été effectués sur la piste d’essais de l’AFPA, ont généré des commandes. Aujourd’hui, j’ai trois personnes qui travaillent avec moi dans la société, Carmen au marketing, Emeric au niveau commercial et « Riri » à l’atelier. Une nouvelle embauche est prévue en septembre.

Pratique :
Cyclodebout
La Manufacture
794 Avenue René Descartes – 43700 Blavozy
www.cyclodebout.fr
Tél : 06 75 07 25 83 / 06 19 61 07 28