Laurent Servière exerce un métier peu commun, mais aimé de tous ! Il est artificier. derrière les feux pyrotechniques que vous admirez tout l’été se cache un homme plein d’idées colorées, graphiques et musicales pour proposer à chaque fois un feu d’artifice unique. Avec sa société Arsotec, Laurent Servière parcourt les routes pour faire briller le temps d’une soirée, les yeux des petits et des grands. Rencontre.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans le métier pyrotechnique ?

Depuis tout petit j’allais voir les feux d’artifices avec mes parents et mes grands parents. Ces spectacles m’émerveillaient et j’ai eu l’opportunité un jour de participer en tant « qu’apprenti » à un week-end de fête nationale. Bien que le rythme soit soutenu, j’étais très attiré par l’idée d’être de l’autre côté du décor et surtout d’être en première ligne pour assister au feu !

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le métier d’artificier ?

Notre métier requiert un ensemble de compétences, puisqu’il convient d’avoir un aspect commercial pour aller démarcher les clients, avoir un aspect artistique, les feux étant les seules spectacles qui ne permettent pas de répétition. Ils sont le fruit de notre imagination, ou bien sont le résultat d’une thématique demandée par nos clients en fonction de l’évènement. Enfin, il faut avoir des compétences techniques puisqu’il faut connaître le métier de l’artifice mais aussi celui du son et de la lumière, éléments présents dans nos spectacles.

Comment devient-on artificier ?

Il n’y a pas d’école des artificiers, il y a une formation sur cinq jours mais c’est avant tout un métier de passion. L’école des feux d’artifices, c’est le terrain. C’est en rencontrant certaines situations, en vivant certaines expériences, que l’on devient un artificier.

Est-ce un métier saisonnier ?

70 % de notre activité a lieu le week-end du 14 juillet, mais nous réalisons des spectacles principalement de juin à septembre et pour les fêtes de fin d’année. Bien que saisonnier, ce métier exige une grande préparation et nous commençons dès le mois de janvier notre saison.

Sur quel secteur rayonnez-vous ?

Nous travaillons actuellement sur le nord Ardèche, la Haute-Loire, la Loire, l’Ain et la Saône et Loire.

En quoi une société comme la votre contribue à l’attractivité de notre territoire ?

Si nous produisons de beaux spectacles, ils mettent en valeur les magnifiques sites de notre département, notre rôle est de contribuer à cela afin qu’une communication positive puisse être réalisée et ainsi permettre de donner envie de découvrir notre beau département de la Haute-Loire.

Quelle sera la thématique du feu d’artifice du Puy-en-Velay ?

Nous gardons secret cet aspect pour essayer de surprendre notre public, mais je peux vous annoncer qu’au milieu des fresques intemporelles, le feu sera composé de nouveauté, plus de la moitié, soit par de nouveaux effets, soit par des couleurs inédites.

Combien de feux allez-vous tirer en Haute-Loire cette année ?

En Haute-Loire, nous allons réaliser une cinquantaine de feux cette saison, tant pour la fête nationale que pour les fêtes de villages mais aussi pour des manifestations à thème comme à Chavaniac Lafayette.

Racontez-nous une anecdote qui vous a marqué lors de votre carrière…

Nous avons un client, que j’ai rencontré dès ma deuxième année, qui est passionné de feux, il a fait une belle carrière de maire, mais aurait très certainement pu être un bon artificier. Il connaît parfaitement les produits, les effets et chaque année nous lance le défi de proposer un spectacle en choisissant lui même son thème. Ce qui m’a surpris en le rencontrant, c’est sa connaissance des feux et sa passion identique après toutes ces années. Il ne se lasse pas des feux, nous non plus !

Nous rencontrons souvent des gens qui aiment ce que nous faisons. C’est notre privilège, et en fait c’est ce métier qui pourrait être une anecdote. Car chaque feu est unique, nous ne faisons jamais deux fois la même chose et comme nous ne voyons pas ce que nous allons faire, nous avons des yeux d’enfants à chaque spectacle.