Grégory Touron a repris il y a tout juste un an la dernière horlogerie du Puy-en-Velay située au 71 de la rue Chaussade. Une véritable institution tenue par Yves Bisellach durant plus de quarante ans. Le jeune homme de 25 ans, passionné par les montres et les pendules, fait usage de son savoir-faire dans la plus stricte tradition horlogère à l’Atelier D’Horlogerie la Roue Dentée.

Quel a été votre parcours avant de reprendre l’horlogerie ?

Grégory Touron : J’ai fait ma scolarité au lycée Saint-Jacques de Compostelle au Puy-en-Velay et j’ai eu l’occasion de participer à un stage de découverte en horlogerie en 3è. C’est quelque chose que je voulais faire depuis l’âge de 8 ans. J’ai continué sur cette lancée et j’ai été pris à l’école d’horlogerie de Rennes, l’une des rares écoles spécialisées sur le territoire, dans laquelle j’ai étudié durant quatre ans et où j’ai été pris.

Et pourquoi avez-vous eu envie de reprendre cette horlogerie ?

En fait, il n’y avait qu’Yves Bisellach qui exerçait le métier ici à l’époque où j’étais en classe. Je l’ai connu il y a une dizaine d’années et j’allais le voir régulièrement durant les vacances scolaires. Je lui parlais de ce que je faisais à l’école et où j’en étais. J’ai travaillé un an et demi dans la restauration d’horloges à Nice et ensuite, d’un commun accord avec lui, j’ai repris l’atelier à la date que nous avions convenue. Ça s’est fait comme ça !

Qu’est-ce qui vous plaît dans l’horlogerie ?

J’aime bien réparer une horloge qui ne marche pas depuis très longtemps et redonner le sourire à son propriétaire. Très souvent on m’emmène une horloge très ancienne que l’on entendait sonner étant petit. C’est motivant de réparer quelque chose de cassé que l’on n’a jamais eu l’occasion de le faire. J’ai pris plaisir, par exemple, à réparer une dent cassée d’une montre à gousset !

Quels types de pièces passent entre vos mains ?

Tout d’abord, des montres récentes pour lesquelles il faut tout simplement changer de pile. Et puis, il y a pas mal de montres à gousset qui appartiennent aux parents ou aux grands-parents, même s’ils ne l’utilisent pas couramment. On me confie également beaucoup de carillons et quelques pendules à poser, ainsi que des horloges comtoises avec des poids.

Quels types de travaux réalisez-vous, et avec quels outils ?

Ce sont des travaux liés à l’usure au niveau des poids ou des ressorts qui sont soumis à des forces. Il s’agit de rattraper les effets liés à l’usure en conservant toutes les pièces d’origine. Il faut tout ajuster pour que l’horloge retrouve sa fonction d’origine. C’est ce que j’explique aux clients. Ce n’est pas la mécanique qui demande le plus de soins mais c’est surtout l’habillage.

Il y a des pendules en verre qui sont particulièrement fragiles. Le balancier pendulaire est à manipuler avec soin. Pour faire simple, ce sont les parties de l’horloge ou de la pendule accessibles par les clients qui sont fragiles. Il faut préciser tout de même que plus l’horloge est ancienne, plus le mécanisme est de bonne qualité ! L’usure est plus fréquente dans les mécanismes les plus récents.

Quelle est votre clientèle ?

Il y a des personnes qui ont moins de 30 ans qui m’amènent des pendules de collection. Il y en a beaucoup qui n’ont que ça comme souvenirs de famille. Et puis, bien entendu, il y a pas mal de personnes âgées qui ont des horloges à poids ou des pendules.

Pratique :
Atelier D’Horlogerie la Roue Dentée
71 rue Chaussade – 43000 Le Puy en Velay
Tél. : 06 48 60 70 83
www.horlogerie-larouedentee.fr