C’est à L’atelier des forges d’ART Elementa, à Polignac, que Frédéric Martin, maître ferronnier et Compagnon du devoir, nous a ouvert les portes de son univers pour nous faire découvrir la tradition de la forge. C’est en intégrant l’école Steiner à Bourbon-l’Archambault, dans l’Allier qu’il a eu une révélation sur le métier qu’il allait exercer plus tard, en plein cœur du Velay. Rencontre.

Comment avez-vous découvert l’univers de la forge ?

Frédéric Martin : C’est à 14 ans que j’ai découvert l’univers de la forge. C’était lors d’un stage de découverte à l’école à Bourbon-l’Archambault, près de Moulins. J’ai participé à des ateliers pratiques pendant trois semaines les après-midis et je revenais le soir car cela me passionnait vraiment. Je suis tombé amoureux de ce métier et je me suis dit « C’est ça que je veux faire ». À travers la forge, j’ai découvert la magie de pouvoir modeler le fer.

Quelle a été votre formation ?

J’ai intégré le tour de France des Compagnons du devoir. J’ai commencé en tant qu’apprenti et je me suis retrouvé tout seul à Nancy au milieu des autres jeunes. Au bout de deux ans, j’ai fait ce que l’on appelle le « travail d’adoption » qui permet de partir sur le tour de France en tant qu’itinérant. Je l’ai été jusqu’en 1998, avant de devenir compagnon du devoir et devenir formateur pour des apprentis au CFA des Compagnons. Par la suite, j’ai travaillé un an en Allemagne, trois ans en Suisse, ce qui m’a permis d’acquérir plein de techniques et de visions différentes du métier. Je me suis installé à mon compte en 2005.

Quels types d’ouvrages forgez-vous ?

Je fais de la serrurerie métallerie fine, essentiellement pour des particuliers. Je fabrique des escaliers, des rampes, des ouvrages un peu élégants et complexes. Et puis, je développe le travail de la forge au niveau des monuments historiques, car c’est quelque chose qui me parle vraiment.

Cela représente aujourd’hui 70% de mon activité. Je travaille essentiellement pour les églises et les châteaux. Je fais de la restauration d’ouvrages anciens, en m’imprégnant de l’esprit recherché à l’époque. J’ai restauré par exemple les grilles d’une église à Salers, dans le Cantal. Elles avaient perdu en grande partie des feuilles en repoussage. J’ai également restauré les pentures romanes de la basilique de Brioude. Elles sont particulièrement belles, on les retrouve d’ailleurs dans les livres des ferronniers d’art.

De quelles façons ?

J’utilise toutes les techniques de la forge. Je travaille le fer à chaud pour les ouvrages historiques par exemple. C’est comme ce que l’on faisait à l’époque. On chauffe le fer avec du charbon dans le feu de la forge et on utilise l’enclume et le marteau. L’idée est de pouvoir utiliser les outils et les techniques de l’époque pour pouvoir refaire la même chose.

Comment-peut-on faire pour passer commande ?

Il suffit juste de m’appeler. Je me déplace et je regarde avec le client le travail qu’il y a à faire. Si l’ouvrage est classé, il y a bien sûr une validation de la DRAC. Je fais un devis, et j’exécute l’ouvrage.

Pratique :
Forges D’art Elementa
Za 1 de la Plaine de Bleu
43000 Polignac
Tél. : 06 89 58 91 50
Facebook Forges D’art Elementa