« Au Phil de l’Ame »… Philippe Raynaud fabrique des couteaux de manière artisanale, au milieu des matériaux, forges, enclumes et marteaux de l’atelier qu’il a ouvert à Rosières il y a environ 6 mois à la suite d’une reconversion professionnelle. Cet artisan coutelier, diplômé de la principale formation Française de coutellerie à Thiers, façonne de A à Z des couteaux droits ou pliants, entièrement personnalisables avec des matériaux de qualité.

Comment vous est venue cette passion des couteaux ?

Philippe Raynaud : Elle remonte à l’époque où j’étais enfant. Je me rappelle de mon premier couteau que mon papa m’avait offert. Et puis, je suis allé régulièrement à Thiers. C’est une passion viscérale qui est difficile à expliquer et qui date depuis longtemps.

Comment avez-vous appris votre métier ?

En fait, j’étais enseignant en lycée professionnel pendant 19 ans sur la région stéphanoise et une opportunité s’est présentée à moi. J’ai donc pris la décision de me rendre à Thiers pour passer mon CAP de coutelier pendant 7 mois, il y a deux ans de cela. Au retour, mon premier projet est tombé à l’eau, j’ai donc décidé de monter mon propre atelier de coutellerie artisanale à la maison. J’ai débuté mon activité il y a environ 6 mois.

Pourquoi avoir choisi Rosières pour installer votre atelier ?

Pour des raisons purement matérielles. J’avais ici des espaces suffisants pour pouvoir le monter. Mais cela a été le fruit d’une longue réflexion. Afin de minimiser les frais fixes, j’ai fait le choix de le faire ici, en attendant de voir comment évolue mon affaire.

Comment sont fabriqués vos couteaux et avec quels matériaux ?

J’ai fait le choix de me lancer dans une activité artisanale un peu poussée, en partant sur des matériaux entièrement bruts, de plaques de tôles pour toutes les pièces mécaniques et de blocs de bois pour les manches. Tout est taillé dans la masse et tout est fait à l’atelier, y compris les traitements thermiques car je ne fais pas appel à des sous-traitants. Je fais donc tout de A à Z, de façon manuelle et avec l’aide de quelques machines électriques.

Quelles essences de bois utilisez-vous ?

Le plus possible j’utilise des essences de bois locaux, tels que le platane, le cade ou le bouleau. Et puis, je travaille également des essences plus exotiques car le rendu est magnifique, avec notamment avec le bubinga ou le wengé.

Combien d’heures de travail sont nécessaires pour les fabriquer ?

J’ai l’habitude de dire que je suis un jeune coutelier de 52 ans, avec deux ans d’expérience ou d’inexpérience ! Pour l’instant j’optimise mes process et j’acquiers le doigté. Je suis actuellement au troisième lancement de ma production et je progresse au quotidien. Sans mentir, il me faut pour l’instant deux jours pleins pour réaliser un couteau de A à Z.

Quelle clientèle ciblez-vous ?

J’ai envie de cibler « Monsieur tout le monde » en fabriquant des couteaux pour couper du saucisson, du pâté ou d’étaler du fromage. J’ai envie que mes couteaux plaisent et fassent plaisir, qu’ils servent au quotidien.

Chaque couteau est unique ?

Oui ! Le décor de ressort que l’on appelle le guillochage est réalisé à la lime ronde et triangulaire. Je ne donne jamais le même coup de lime au même endroit ou avec la même force, même s’il y a des motifs un peu récurrents. Mes couteaux sont ressemblants, mais tous uniques et différents. À la demande, je peux bien sûr les personnaliser. J’ai investi dans une graveuse laser qui me permet de graver un nom ou de réaliser des motifs.

Comment peut-on se les procurer ?

Il y a le site internet qui présente les modèles disponibles, avec un formulaire de contact. On peut également me contacter par téléphone si on a eu l’occasion déjà de me croiser sur un salon ou un marché.

Pratique :
Coutellerie Artisanale Au Phil de l’Âme
4 chemin de Chazelle
Lieu-dit Coindet – 43800 Rosières
Téléphone : 06 82 36 03 20