Fareva La Vallée fabrique les médicaments de demain en Velay
L’invité de la rédaction pour ce mois de mai est Nicolas Hugonnet, le directeur de Fareva La Vallée, à Saint-Germain-Laprade. Le laboratoire pharmaceutique est spécialisé dans l’élaboration de principes actifs pour les médicaments, et notamment ceux de demain. Depuis 2015, date de reprise du site MSD sur la ZI de Blavozy, Fareva La Vallée n’a cessé de poursuivre sa croissance, en embauchant une centaine de personnes supplémentaires.

Pouvez-vous nous présenter l’entreprise en quelques mots ?
Nicolas Hugonnet : Elle est spécialisée dans la fabrication de principes actifs à usage pharmaceutique. Il y a sur le site un laboratoire consacré au développement chimique et organique qui permet de faire de la production à petite échelle et de développer des molécules ciblées, jusqu’à l’obtention d’une recette, d’une pureté, d’un rendement et d’un projet industrialisable.
Et puis, nous avons deux gros bâtiments dans lesquels on fabrique ce que l’on a développé en laboratoire. On produit entre 400 kilos de principes actifs et une tonne à l’échelle industrielle. Il y a aussi un laboratoire consacré aux contrôles analytiques, pour justement analyser tout ce qui entre dans l’usine, et tout ce qui en sort.
Et en terme d’effectifs ?
L’entreprise emploie aujourd’hui 230 salariés. Elle a bien grandi car il y en avait 130 avant qu’elle ne soit reprise par Fareva en 2015, qui est un sous-traitant dans le milieu pharmaceutique et cosmétique, et qui est implanté dans une quarantaine de sites industriels dans le monde.
Plus d’une centaine de personnes ont été embauchées ces 10 dernières années à Fareva La Vallée et elles occupent toutes des emplois bien spécifiques. Ici, on a à cœur de privilégier le côté humain, c’est essentiel. La main d’œuvre est le point essentiel de notre métier.
Quels types de produits fabrique-t-elle aujourd’hui ?
Globalement, on fabrique ici des produits grand public commercialisés en pharmacies, et qui concernent différentes pathologies. Il y a des hypertenseurs, des anti-glaucomes, des produits contre l’anxiété. On fabrique également un traitement contre le cancer de la prostate. La gamme est assez large.
En plus de cela, l’activité s’est beaucoup développée autour des produits en phase clinique que l’on ne trouve pas dans sa pharmacie personnelle et qui sont testés avant de devenir les médicaments de demain. On a des anti-cancéreux au niveau des produits en développement, dont un qui est très avancé, qui va permettre de soigner les crises d’épilepsie d’un certain type qui ne sont pas traitées aujourd’hui.
Dans la dernière construction que nous avons réalisée en 2024, nous nous penchons sur un médicament qui va permettre de traiter les allergies alimentaires. Il sera commercialisé dans quelques années.

Comment se positionne t-elle sur le marché ?
On a une concurrence asiatique que l’on ne peut pas combattre sur le plan économique, alors on se démarque sur la qualité irréprochable de nos produits. C’est un point sur lequel les asiatiques n’arrivent pas à nous égaler. Cela a toujours été l’ADN de l’entreprise, et depuis le début. C’est encore plus vrai aujourd’hui. C’est d’une importance capitale pour survivre, car on ne peut pas lutter contre des pays où la main d’œuvre est très faible.
C’est un atout d’être installé sur le territoire du Velay ?
Oui ! Il y a par exemple le fait d’avoir une main d’œuvre qui est extrêmement qualifiée et très expérimentée sur notre site de Saint-Germain-Laprade. C’est une force, car ces dernières années on s’est bien rendu compte que la main d’œuvre était beaucoup plus volatile au sein des entreprises.
On arrive à conserver notre personnel qui est formé et expérimenté. On aurait pas la même chose si nous étions installé en région lyonnaise par exemple, où il y a une grosse concentration d’industries chimiques. Et puis, il y a le fait d’être soutenu et accompagné par les collectivités locales. C’est très important également.
Qui sont ses clients ?
Nos clients principaux sont américains car nous avons beaucoup de produits en phase de développement. C’est en effet aux États-Unis qu’il y a le plus d’innovations et notamment dans le domaine pharmaceutique. Il n’y a pas que de grands groupes pharmaceutiques parmi nos clients. Certains sont américains, d’autres sont japonais ou européens. Il y a aussi des start-up qui investissent et dont certaines sont françaises.
Des projets pour l’avenir ?
Oui. Il y a ceux liés à l’énergie. La problématique de l’entreprise est de remplir ses capacités de production et de satisfaire davantage de clients. Nous consommons beaucoup d’énergie sur le site. On a donc un projet de panneaux photovoltaïques qui permettraient de couvrir l’ensemble du terrain non exploitable aujourd’hui. Cela représente quand même 30 hectares de panneaux photovoltaïques ! On souhaite également remplacer certains gros équipements énergivores par des équipements qui sont plus dans l’air du temps.
Pratique :
Fareva La Vallée
928 Av. Lavoisier Antoine
43700 Saint-Germain-Laprade
Tél. : 04 71 01 60 00
www.fareva.com
Crédits photos : Fareva La Vallée









