Les vitraillistes se comptent sur les doigts d’une main en Haute-Loire. Vincent Ville en fait partie, il exerce son talent du côté de Chadrac, à l’atelier 43 Velay Vitrail. De sa passion sont nées des créations originales qui aujourd’hui séduisent tout le territoire du Velay, et même au-delà…

Comment devient-on vitrailliste ?

Ça n’a pas été forcément un coup de cœur, ça a été un concours de circonstance, je voulais changer de vie et de métier. J’ai eu un flash sur le vitrail, et je suis parti un an en stage chez un maître verrier à Lyon qui m’a proposé une formation diplômante. Le toucher du verre pour moi c’est très important et particulier. C’est la matière, c’est la lumière qui m’a attiré dans le verre. J’étais auparavant adjoint à un chef de magasin dans une grande surface alimentaire. J’ai toujours voulu faire un métier d’art, et je suis donc passé à autre chose. Ça aurait pu être le bois, la pierre ou le fer, j’ai choisi le verre !

Quels types de vitraux réalisez-vous, et quelles sont les techniques utilisées ?

Je travaille plus pour les particuliers que les collectivités, même si j’ai eu la chance d’avoir une commande pour une église à Saint-Préjet d’Allier, par le biais d’une association. Le vitrail représente l’Assomption de la Vierge. Je fais du figuratif en utilisant le verre brut. Je fais du contemporain et de l’ancien. Je cherche à suggérer le dessin en utilisant le verre brut et le plomb. Il y a aussi la technique de la grisaille avec de la peinture sur le verre. C’est un mélange d’ocre de verre pilé et de plomb que l’on fait cuire, c’est comme un tatouage. J’ai réalisé le portrait du Général Lafayette à l’occasion des Journées Européennes des Métiers d’Art à Lafayette. Ça m’a permis de montrer aux gens la technique utilisée et le temps nécessaire pour réaliser un vitrail. Récemment j’ai réalisé un vitrail représentant un phare et un bateau sur la côte océanique. J’ai aussi réalisé un iris en verre pour un client. 

Quelles sont les créations que vous avez réalisées dont vous êtes les plus fier ?

Toutes ! Il n’y en a pas une en particulier. Depuis mon installation en 2012, car un vitrail représente un nouveau voyage, c’est un cheminement dans la création, ça fait partie de moi. Je ne fais jamais la même chose, et quand j’ai fini mon vitrail, j’ai fini mon voyage.

Quels types de stages proposez-vous ?

Je propose deux types de stages pour l’instant. Le premier est consacré au vitrail traditionnel sur deux jours avec 4 ou 5 personnes adultes, généralement durant les vacances. Il repose sur du vitrail géométrique, carré, losange, nid d’abeille…Il y en a un aussi basé sur la méthode américaine  » Tiffany  » qui consiste à couper le verre, à le polir, et à mettre une bande autocollante de cuivre. Il existe également la formation  » Emaux « ,  » Grisaille  » et  » Fusine « . Je propose aussi des tables ouvertes qui permet aux gens de venir à l’heure, à la demi-journée, ou à la journée, comme dans un club de sport, afin qu’ils puissent réaliser leurs créations dans mon atelier, à partir du moment où ils ont une formation initiale de montage.

Les métiers d’art peuvent-ils être un facteur d’attractivité du Velay ?

Déjà au Puy-en-Velay, on essaye de mettre en place depuis deux ans  » La rue des Arts « . C’est une très très bonne initiative. J’y participe d’ailleurs depuis la deuxième année. Ça permet de promouvoir la profession d’artisan d’art, c’est assez méconnu du grand public. C’est sûr que c’est une dynamique. C’est une vitrine que nous accorde la mairie, la communauté d’agglomération du Puy-en-Velay sur nos métiers d’art, et c’est super. Mon atelier c’est plus confidentiel, et ça me permet d’en sortir et de mutualiser avec les autres. On a tous un lien commun avec l’art, quel que soit la matière qu’on utilise, on a tous cette même sensibilité, et c’est ça qui est très enrichissant !