Depuis l’âge de 13 ans, le jeune graffeur d’Aiguilhe Camille Alberni, alias Dege, exerce ses talents de graffeur, un peu partout en France et à l’étranger. Ce plâtrier-peintre et décorateur de profession est un passionné d’art et plus particulièrement de peinture à la bombe depuis son plus jeune âge. Rencontre avec cet autodidacte bourré de talent.

À quel âge vous êtes-vous intéressé aux graffs, et pourquoi ?

Camille Alberni : Je me suis intéressé aux graffitis à l’âge de 12/13 ans. J’ai toujours aimé dessiner, depuis que je suis tout petit. Je n’ai jamais pris de cours de dessin. Mon premier graffiti représentait un chien, je l’ai réalisé sur le mur d’expression au stade de Causans, au Puy-en-Velay. J’ai commencé mon parcours par le lettrage pour apprendre la technique de la bombe et l’utilité que l’on pouvait en avoir. Par la suite, je me suis tourné vers les paysages et les décors de fresques où il y avait toujours du lettrage à l’intérieur. De fil en aiguille, je me suis orienté vers le figuratif, vers l’hyperréalisme. Aujourd’hui j’expose un peu partout et je réalise des fresques de toutes tailles, sur tous les supports, un peu partout en France et à l’étranger.

Quelles techniques utilisez-vous pour vos réalisations ?

Camille Alberni : La technique de la bombe est un peu particulière, car on n’a pas de toucher, comme c’est le cas avec un stylo ou un pinceau. Entre la bombe et le support il y a de l’air, alors forcément ça se travaille différemment. La rapidité du geste entre en ligne de compte et tout dépend comment on gère la pression avec la buse qui se trouve sur la bombe. Il existe d’ailleurs différents types de buses, moi je n’en utilise que deux à l’heure actuelle. Une pour faire du remplissage et une autre pour faire des traits fins ou épais. Ça dépend du geste et de l’inclinaison de la bombe. Réaliser une fresque demande de la préparation et de la réflexion. Je crée certaines fresques à base de photos, mais à la base il y a une création et un état d’esprit. Ça prend énormément de temps et ce n’est pas évident de gérer cela avec mon activité de plâtrier-peintre et décorateur d’intérieur.

Quelles sont les œuvres dont vous êtes le plus fier ?

Camille Alberni : Celle que j’ai réalisé à Aiguilhe me touche particulièrement. Elle représente deux enfants et elle symbolise le savoir-vivre ensemble, l’évolution vers une vie plus colorée. Et puis, je suis né à Aiguilhe, j’ai grandi sur cette commune et cela a été un honneur de la réaliser. J’ai réalisé également celle du martin pêcheur à Costaros. C’était très intéressant, car je suis assez proche de la nature et réaliser cette fresque à Costaros qui se trouve sur la communauté de communes du Pays Cayres-Pradelles, entouré par l’Allier d’un côté, et la Loire de l’autre, c’était symbolique. Il y a des martins pêcheurs dans les deux rivières et c’est devenu l’emblème de Costaros.

En 2013, j’ai réalisé une fresque pour le Conservatoire national de la dentelle. Et puis, il y en a une qui me tient à cœur, c’est l’une des dernières que j’ai réalisées et qui se trouve dans le 11è arrondissement de Paris, sur le mur des trois couronnes, et qui dénonce le fait que l’on est en train de tuer gratuitement les singes en Afrique, pour l’huile de Palme. Elle représente deux singes qui se regardent et qui se font un câlin, pour démontrer que les animaux ont le droit de s’aimer et qu’ils ont aussi le droit de vivre.

Quel regard portez-vous sur votre notoriété aujourd’hui ?

Camille Alberni : Être connu au-delà des frontières de l’Auvergne, c’est bien sûr une reconnaissance, mais je reste les pieds sur terre, car ce n’est que de la peinture. Tant mieux si j’ai de beaux projets, tant pis si je ne les ai pas. J’ai travaillé pour de beaux gros groupes de musique, de belles associations et certaines galeries sur Paris. D’un côté c’est mérité dans le sens où il y a le travail que j’ai effectué depuis l’âge de 13 ans, sans faire de cours de dessin, et après avoir arrêté l’école en 3è. J’ai fait mon propre chemin et j’ai rencontré des gens qui m’ont aidé à progresser.

Quels sont vos projets ?

Camille Alberni : J’ai des projets qui se sont concrétisés, par exemple avec la maison Valrhona qui fabrique du chocolat à Tain-L’Hermitage. Je suis en train de monter un projet de tablettes Street Art. C’est beaucoup de travail. Au Puy-en-Velay, je vais réaliser une grande fresque sur le marché couvert. Je travaille également avec l’association de commerçants de la rue Vibert, je vais faire venir fin juillet le DJ de la Fonky Family et je vais réaliser une prestation en direct.

Dege déco
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43000 Aiguilhe
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