Les premières vendanges de Vincent Vidil en Velay
Vincent Vidil fait partie de cette nouvelle génération de vignerons qui ont décidé de relever le défi : produire du vin issu de leurs vignes. À Rosières, sur un terrain bien acclimaté à 800 mètres d’altitude sur lequel d’anciennes vignes étaient présentes il y a une vingtaine d’années, il a planté dans son « domaine » qui s’appelle « Les Hauts Jardins », du gamaret, un cépage rouge suisse et du poulsard, un cépage rouge du Jura. Le rêve qu’il avait du haut de ses 18 ans est en train de se réaliser puisqu’il effectue ses premières vendanges en ce mois de septembre. Les premières bouteilles devraient être commercialisées au printemps prochain.
Avec ces premières vendanges, c’est un vœu qui se réalise ?
Vincent Vidil : Oui ! Est-ce que le pari est réussi ? Oui, en partie. Il reste un peu de chemin à faire car les vignes sont jeunes et ce sont de petites vendanges. C’est un rêve que j’ai eu à 18 ans, alors que mes parents étaient restaurateurs. Et puis, je me suis rendu compte qu’il y avait du vin autrefois en Haute-Loire lorsque j’ai découvert différentes terrasses, que ce soit au Monteil, à Chaspinhac ou dans les gorges de l’Allier.
L’histoire nous montre qu’il y a un passé viticole ultra important et qui n’est pas lié au hasard. Il y a des hommes qui ont monté des murs entiers sur des coteaux et pas que pour le plaisir.
Quels cépages ont été plantés ?
J’ai actuellement 6.500 plants car j’ai perdu une parcelle entière l’année dernière. Il y a plusieurs cépages : le gamaret qui est majoritaire, il y a le poulsard, qui est co-planté avec le gamaret, il y a également des pinots gris et puis un hybride qui ne représente que 800 pieds.
Le terrain s’y prête-t-il ?
Oui, car il y avait des vignes ici autrefois. Dans la parcelle qui est un peu plus haute que les autres, il y a un sol assez sableux alors que dans les autres c’est un peu plus argileux.
Quel type de vin est produit ?
Globalement on va avoir des vins assez différents mais avec des degrés peu élevés comme la Mondeuse, qui, naturellement est incapable de monter au-dessus de 11°, 11,5°, même en plein soleil, car c’est un cépage savoyard qui a cette particularité. Le Poulsard fournit un cépage très léger dont la couleur est assez proche du pinot noir, ce sont des jus assez clairs.
Il n’y a que le gamaret qui potentiellement peu monter à 13°, 13,5°. Ça va être très varié et cela va dépendre des assemblages. On vise 400 bouteilles pour cette première vendange.
Comment votre vin va-t-il être classé ?
Dans la catégorie « Vin de France », c’est-à-dire que l’on va être mis au même rang que ce que l’on trouve en grande surface. On peut assembler tout ce que l’on veut, à partir du moment que cela vient de France. C’est le cahier des charges le plus souple. Aujourd’hui, on a beaucoup de vignerons qui sortent du cahier des charges des appellations car ils ont envie de faire autre chose.
On essaie de leur donner un nom que j’aime beaucoup « Les vins de vignerons ». Je trouve que c’est assez parlant car ce sont des vins comme les vignerons l’entendent.
Comment va-t-il être commercialisé et à partir de quand ?
Il va être commercialisé à partir du mois d’avril. Dans l’immédiat, ce sera en direct dans un bâtiment qui se trouve à Lachaud de Rougeac. Je vais privilégier les circuits courts. Des amis restaurateurs m’ont déjà interrogé à ce sujet. Je donnerai toutes les informations sur mon Facebook « Les Hauts Jardins » et également sur Instagram.
Pratique :
Vincent Vidil
Facebook Les Hauts Jardins