Le travail de la dentelle n’a pas pris une ride au Puy-en-Velay
Depuis plus de 40 ans le Centre d’enseignement de la dentelle au Puy-en-Velay perpétue la tradition du travail d’autrefois. À la fin du XIXe siècle, la Haute-Loire en comptait plus de 120 000 dentelières, soit un tiers de la population. L’établissement qui est présidé par Mireille Roche forme chaque année 400 personnes provenant du monde entier et fait régulièrement l’objet de reportages dans les médias. C’était le cas dernièrement sur TF1.
L’intérêt que suscite la dentelle auprès des médias prouve qu’elle est toujours d’actualité ?
Mireille Roche : C’est une belle reconnaissance ! La dentelle est connue dans le monde entier, et elle prend un essor aujourd’hui au niveau des créations, et de leur modernité. La dentelle du Puy-en-Velay est une marque qui a été déposée et qui est aujourd’hui connue et reconnue un peu partout dans le monde. Nous avons une revue consacrée à la dentelle qui est diffusée dans 15 pays.
La dentelle au fuseau, c’est une partie de l’identité Vellave ?
Oui, on a comptabilisé beaucoup de dentelières entre les deux guerres. Les femmes travaillaient la dentelle pour se faire un petit pécule. Cela s’est estompé par la suite, avant un renouveau en 1974 avec la création du centre d’enseignement. Des gens sont venus du monde entier pour se former. Aujourd’hui, on peut trouver de la dentelle du Puy-en-Velay en Espagne, en Italie, en Belgique, en Irlande.
On retrouve aujourd’hui la dentelle du Puy-en-Velay sur différents supports ?
Elle peut être utilisée sur certains vêtements, mais aussi des accessoires tels que les sacs à main. Elle peut être mariée à d’autres matières, telles que le cuir, le bois, la cire ou bien encore la céramique. Elle peut être utilisée avec des fibres différentes comme le fil de soie, le fil de bambou, le coton, le lin mais aussi le fil métallisé, en fonction des pièces que l’on souhaite réaliser.
Quel est le profil de celles et ceux qui s’initient au travail de la dentelle au fuseau ?
À l’époque, on a eu des élèves qui venaient du Japon pour se former chez nous, transmettre notre patrimoine et sauvegarder notre technique ancestrale. Aujourd’hui, on a de plus en plus de jeunes qui souhaitent s’initier au travail de la dentelle afin d’en faire leur métier. Il y a ceux qui sont en reconversion et ceux qui aiment tout simplement le travail manuel, qui ont envie de faire quelque chose. Nous avons des gens qui sont du Puy-en-Velay, mais aussi de toute la France et même de l’étranger, des États-Unis, du Canada.
Quels types de formation leur propose-t-on ?
On leur propose de passer un CAP. Et pour ceux qui le souhaitent ensuite, un Brevet de Métier d’Art afin qu’ils puissent dispenser à leur tour, l’enseignement du travail de la dentelle. C’est un brevet que l’on dispense deux ans après le CAP. On propose un enseignement à distance, par correspondance et par visioconférence. Cela permet d’aider des personnes qui rencontrent des difficultés et qui se trouvent, par exemple, à l’autre bout du monde.
On a également mis en place un forfait d’aides destiné aux gens ne peuvent plus se réunir dans les clubs et qui souhaitent être dépannés pour réaliser leurs modèles. Ici, vu le contexte actuel, nous accueillons des personnes uniquement en formation professionnelle et qui ne peuvent pas suivre la formation à distance. On propose 1200 heures de formation. Il faut en compter autant à son domicile.
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Quelles sont les qualités requises ?
Il faut aimer le travail du fil. Il ne s’agit pas forcément d’avoir de la patience, c’est la passion qui compte le plus !
Des projets au niveau du Centre d’enseignement de la Dentelle ?
Nous allons proposer la visite virtuelle d’une très belle exposition « Beautés de soie » de mai à octobre prochain, avec des pièces uniquement réalisées en soie, avec Annick Perennec Deliveyne, qui est une artiste qui fait de la peinture à l’aiguille, et Isabelle Arciero Mahier qui sera présente en juillet et août au Puy-en-Velay.
On va présenter également présenter la collection du centre d’enseignement et des pièces prêtées par des collectionneurs. Il y aura enfin des petits articles réalisés en soie qui seront mis en vente. Ce sera une exposition très colorée. On pourra la découvrir sur le site internet avant qu’elle ne soit ouverte au public, dès que les mesures sanitaires le permettront.
Pratique :
Centre D’enseignement De La Dentelle au Fuseau
38 Rue Raphaël- 43000 Le Puy-en-Velay
Téléphone : 04 71 02 01 68
www.ladentelledupuy.com